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Xavier Joachim

Homélie pour le 3e dimanche de l'Avent I P. Damien 12/12/2021

Dernière mise à jour : 15 déc. 2021



Une question revient souvent dans l’Évangile de ce matin : « Que devons-nous faire ? » Cette question des foules n’est peut-être pas sans angoisse. Elles ont sans doute été secouées par la vigoureuse prédication de Jean Baptiste ; elles étaient encore pénétrées par un sentiment d’urgence : « Le peuple était en attente ». Que faut-il faire pour produire un fruit digne d’un authentique repentir ? Étonnamment, la réponse de Jean est assez équilibrée : faire ce qui est juste.

C’est ainsi que le Précurseur prépare les foules à la venue d’un Messie qu’il présente comme un juge : tout ce qui est léger ou inconsistant, il le brûlera. Or l’esprit que Jean avait insufflé en son temps doit aussi inspirer celui de notre l’Avent. Il s’agit pour nous de pouvoir nous tenir debout devant le fils de l’homme quand il paraîtra : en vivant une conversion sincère. Dans cet esprit, le sacrement de la réconciliation est un pivot essentiel. Permettez-moi de vous en parler aujourd’hui. Je le ferai en évoquant ses trois étapes : l’« avant », le « pendant » et l’« après » du sacrement. L’« avant » est le temps de la prise de conscience. Elle peut se faire progressivement ou soudainement, mais une fois que sa voix a parlé, on ne peut plus faire comme si on ne l’avait pas entendue. La conscience montre du doigt le mal que nous avons commis, mais elle ne prononce jamais le mot de miséricorde. Elle fait saisir la contradiction entre le nom que nous portons et notre comportement. Bref, elle nous accule à une impasse ; elle nous fait douter de l’amour que Dieu a pour nous. C’est pourquoi la conscience éprouve le besoin de se libérer et elle sait qu’elle ne peut le faire toute seule.

C’est ici que vient le deuxième moment : celui du sacrement proprement dit. C’est le temps de l’aveu… peut-être le plus difficile pour le pénitent. Mais laissez-moi vous encourager à la simplicité. Dites simplement ce pour quoi vous demandez pardon à Dieu, ce en quoi vous avez blessé son amour. Dites vos péchés, pas ceux des autres. Épargnez au prêtre les circonstances. En les expliquant, on cherche inutilement à se justifier. Pensez également aux pénitents qui attendent de passer après vous…

Je vous encourage donc à la simplicité en vous rappelant que connaître vos péchés n’intéresse pas le prêtre qui vous entend. En outre, l’Église entoure l’aveu d’un secret qui ne souffre pas d’exception, secret d’autant plus difficile à éventer que le souvenir de ce qui a été entendu s’évapore de la mémoire du prêtre comme la brume un matin d’été…

Alors, qu’est-ce qui intéresse vraiment le confesseur ? Voir un âme porteuse d’un regret profond, pleine de contrition et du sentiment d’avoir blessé la présence de Dieu. Voir qu’après avoir escaladé la montagne de l’orgueil, le pécheur redescend dans la vallée de l’humilité ; qu’après la dureté du cœur, c’est la tendresse qui renaît.

Après l’encouragement, laissez-moi encore vous dire deux choses : vous avez le droit de ne pas répondre aux questions indiscrètes qu’un prêtre vous poserait. Je prie également pour que celui qui vous entend ne soit pas inspiré de vous tenir un discours interminable qui souvent tape à côté.

Qu’attend-on du confesseur ? Qu’il redise cette vérité dont précisément la conscience du péché peut nous faire douter : que Dieu nous aime. « Il te renouvelle par son amour », dit Sophonie. On attend de lui l’absolution et un conseil pour vivre concrètement cette conversion qui était le vœu de Jean Baptiste.


C’est ici que commence l’ « après » du sacrement. Mais c’est quelquefois une longue histoire. L’occasion se présentera plus tard pour en parler…


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