« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique…»
Je pense vous avoir dit plus d’une fois que Dieu est évident. Le moment n’est pas encore venu de vous l’expliquer. Retenons cependant ceci : Que Dieu soit évident ne veut pas dire qu’on sache tout de lui. Je dirais même plus, Dieu est le grand Inconnu. S’il est permis de lui faire une prière, pourquoi pas celle-ci : « Parle-nous de toi, Seigneur. Dis-nous qui tu es. Aide-nous à percevoir ta voix parmi les bruits du monde. Ne parle pas seulement une fois, mais souvent : à plusieurs reprises et de la manière que tu veux. Que ta voix nous soit familière. Que nous reconnaissions plus facilement son timbre et que nous prenions plaisir à t’entendre. »
Frères, nous savons la place qu’occupe l’écoute de la Parole de Dieu dans nos liturgies. Si je me permets de faire cette prière en votre nom, c’est d’abord pour nous rappeler l’exemple donné par le Concile Vatican II : la Parole divine est à écourter religieusement (Dei Verbum 1). Ensuite, c’est pour susciter le désir, en entendant la Parole, d’apprendre quelque chose de Dieu. Que nos vies s’enrichissent de connaître la personnalité de Dieu. Que nous ayons ce privilège de ne plus devoir nous en tenir à des chose évidentes, mais communes et accessibles à tous, car, même pour les démons, Dieu est évident.
La doctrine de la Trinité qui est mise à l’honneur à l’honneur aujourd’hui et la confession de la foi au Père, au Fils et au Saint-Esprit sont le fruit de l’écoute de la Parole divine, une écoute à laquelle le peuple saint s’est appliqué dès les premiers pas de son histoire.
Comme nous l’avons entendu dans la première lecture, Dieu lui a révélé son Nom : « Yahvé, le Seigneur ». Il lui a promis sa fidélité ; il l’a assuré de sa protection et de son amitié en marchant au milieu de lui. Tel est le privilège de l’ancien peuple d’Israël : connaître Dieu comme une personne, comme quelqu’un qui aime, un Dieu tendre et miséricordieux.
Ajoutons encore ceci : à mesure que Dieu parle, il n’efface pas ce qu’il a dit auparavant : sa révélation augmente toujours notre connaissance à son sujet. Dans l’évangile, Jésus vient approfondir ce qu’Israël savait déjà de Dieu. Il nous apprend que Dieu aime le monde, pas seulement un peuple particulier. Il nous apprend encore que Dieu aime en donnant son Fils unique : l’Irremplaçable, l’éternel objet de son amour.
Terminons en disant que si Dieu a un Fils, alors il est Père, un Père qui aime, un Père dont l’amour toujours surprenant ne peut être qu’une révélation. Il s’agit d’un amour qui n’est pas à regarder avec admiration, mais un amour qui est aussi notre vie.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, ainsi, tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais obtiendra la vie éternelle » L’amour de Dieu qui est notre vie ne passera jamais, assure saint Paul, dans la première lettre aux Corinthiens. Cet amour nous élève jusqu’à la vie éternelle, jusqu’à l’intimité de la vie divine. C’est ce qui est promis à tous ceux qui écoutent la Parole de Dieu avec le grand désir de le connaître.
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