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Xavier Joachim

Fête du Christ Roi de l'univers | 28/11/2023 | P. Damien Desquesnes

Dernière mise à jour : 3 févr.


Il y a deux semaines, nous avions vu que la vie de l’Église est aimantée par une espérance : la Venue du Christ dans la gloire. L’évangile de ce dimanche évoque plus clairement cette venue : Le Fils de l’homme viendra dans la gloire… escorté de ses anges. Il viendra comme un roi qui juge en séparant les brebis des boucs, les bons des méchants, les cœurs tendres des cœurs endurcis.


Aujourd’hui, je voudrais insister sur la manière dont nous vivons cette espérance. Tant que nous marchons en ce monde — c’est-à-dire tant que le Christ ne s’est pas encore manifesté dans sa gloire — nous vivons notre existence chrétienne comme disciples d’un Seigneur crucifié. Gardons bien en tête que celui qui ne porte pas sa croix ne peut être disciple du Seigneur. Il s’agit en effet de la porter comme Jésus l’a portée : en l’acceptant avec un cœur généreux. Le disciple n’est en effet pas plus grand que son maître.


Nous le savons bien. Ces croix sont innombrables et propres à chacun. Il y a les croix qui sont imposés par la vie : les limites de notre personnalité, de notre tempérament, les frustrations et les blessures qui viennent de notre histoire personnelle, une maladie, ou encore des croix liées à notre situation sociale, professionnelle ou familiale, etc… Il y a aussi des croix d’ordre moral : ce sont par exemple celles de la lutte perpétuelle contre nos penchants mauvais… ces petits côtés qui nous font tomber par surprise, qui nous humilient parce qu’ils nous donnent l’impression d’échapper à notre contrôle, les chutes étant presque inévitables…


Enfin, il y a les croix qui viennent de notre attachement explicite et décidé pour le Seigneur. Elles viennent de l’incompréhension du monde à notre égard. D’un certain point de vue, nous sommes à la périphérie du monde. Nous peinons à justifier notre foi à nos contemporains. Et dans certaines régions, la foi est l’objet de brimades, voire de persécutions.


Chacune de ces croix nous rappellent donc que le disciple n’est pas au-dessus de son Maître. Quand nous les considérons avec lucidité, quand nous ne nous dérobons pas devant elles, quand nous acceptons de les porter, alors c’est l’esprit de pauvreté qui habite nos vies.


Je veux dire la pauvreté du Christ, celle de l’innocent injustement condamné, celui qui est venu chez les siens et qui n’a pas été reçu. C’est dans cet esprit de pauvreté que nous vivons l’espérance de voir avec bonheur le Roi qui vient pour juger : ce Roi qui interroge : « Qu’as-tu fait de ces petits qui sont mes frères ? De ces hommes et de ces femmes qui, par amour pour moi, ont accepté la peine et l’inconfort à cause de leur foi  ?


On trouve chez le prophète Zacharie : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé » (Za 12,10). C’est ce que nous allons faire ce matin. Regarder le Crucifié — le Crucifié élevé de terre — élevé sur la croix et, comme le sous-entend saint Jean dans son Évangile, élevé aussi dans la gloire : le Crucifié ressuscité, le Pauvre justifié, Lui le Christ Roi.


Qu’en le regardant, nous acquerrions une espérance plus forte, alors que nous peinons icibas. Que nous soyons imprégnés de cette certitude que le Christ rendra raison de cette décision d’avoir porté nos croix par amour pour lui.


Que cette contemplation du Crucifié glorifié — le Christ Roi — aide l’Église à ne pas se lamenter sur son sort, elle qui doit veiller à ne pas se laisser empoisonner par le pessimisme et la déprime.


Elle doit regarder son Seigneur : il est Roi, un roi victorieux de la mort ! Un Roi dont la gloire est de voir que dans l’humanité, il y des hommes et des femmes qui ne rougissent pas de Lui, des hommes et des femmes qui, pour le suivre, n’ont pas refusé de porter son joug, de vivre de son amour, et d’avoir connu un sort semblable au sien.

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