Je vous ai souvent parlé de la foi ces dernières semaines. J'ai tâché d’aborder différentes facettes de ce thème. J'espère ne pas vous lasser aujourd'hui en revenant encore une fois sur le sujet… Nous avons vu en effet qu'Abraham est le père des croyants. Sa foi a consisté à répondre à l'appel de Dieu, à donner crédit à sa promesse et à partir sans savoir où il allait, comme nous le dit la lettre aux Hébreux. Abraham a donc eu l'audace de remettre son avenir, son salut et son accomplissement entre les mains de la liberté d’un Autre.
Ceci nous permet de réaliser combien croire est quelque chose de difficile pour nos contemporains, tant l'homme moderne est jaloux de son autonomie personnelle. Il cherche en effet à se déterminer par les choix de sa propre volonté. Cela montre aussi combien il est difficile pour nous de justifier l'attitude croyante aux yeux de nos contemporains. C'est cela que je me propose d'approfondir avec vous. Nous avons vu précédemment que pour Abraham, et en fait pour nous tous, la foi est toujours foi en la résurrection. Cela signifie que la vérité de la foi ne peut pas éclater maintenant. Cela viendra plus tard, à la fin de l'histoire. Car maintenant, c'est la mort qui semble régner ; elle a pour elle l'évidence des faits. Croire demande donc de notre part de tenir bon, de faire preuve de constance, de ténacité, de résistance et de persévérance…
Nous ferons sans peine nôtre cette prière qui termine le livre de l'Apocalypse : Viens Seigneur Jésus ! Oui, Seigneur, que le temps nous semble long avant que tu rendes justice et raison à ceux qui ont mis leur foi et leur espérance en toi. Mais ne peux-tu pas déjà nous donner un aperçu de la réalisation de tes promesses, un lieu où ta puissance s’impose de façon décisive ? Frères et sœurs, si la fête de l'Assomption est tant aimé du peuple chrétien, c'est justement parce qu'elle est le triomphe de la puissance de Dieu en Marie. Aujourd'hui, l’Église célèbre son élévation dans la gloire du Ciel, en son âme est en son corps. En d'autres termes, cela signifie que Marie fait déjà l'expérience de la résurrection. Notre sort, c'est la résurrection, comme pour la sainte Vierge. Cependant il nous est réservé pour la fin des temps. Marie n'a pas un sort différent du nôtre, mais pour elle, sa destinée s'est déjà accomplie. C'est pourquoi, la liturgie byzantine salue Marie comme la « belle terre de la foi où s'accomplit la promesse ». En Marie se trouve donc ce que recherche l'homme qui vit de foi. Il voit réalisée en elle la vérité de sa foi. Il pourra trouver un appui en elle.
C'est pourquoi, tout chrétien qui prend sa foi au sérieux et qui veut en vivre finira par aimer la Vierge Marie. Il sait d'instinct qu'avec peu de parole, la Vierge lui donnera l'argument décisif et la preuve paisible de sa foi. L'expérience témoigne que bien des doutes et des confusions ont été vaincu par l'intervention de la vierge Marie. Que ce soit l'expérience personnelle ou celle de l’histoire… Les anciens moines d’Égypte ont été à la fois les grands défenseurs de l'orthodoxie et les premiers promoteurs du culte de la bienheureuse Vierge Marie. C'est à eux que nous devons cette antique prière : « Sous l'abri de ta miséricorde, nous cherchons refuge, Sainte mère de Dieu… »
L'expérience atteste encore qu’à ces guérisons spirituelles, il faut ajouter de nombreuses guérisons physiques obtenues par l'intercession de la Mère de Dieu. Elles sont autant de signes avant-coureurs de la résurrection de nos corps. Soyez certains, frères et sœurs, que c'est louer Dieu que de voir en Marie le resplendissement de sa puissance. Et ce n'est pas se désengager de nos combats - en particulier celui de la foi - que de contempler Marie élevée dans la gloire du Ciel. Je prie cependant pour que la grâce vous soit donnée de la mieux connaître et aimer. Je prie aussi qu’en vous tournant vers elle, vous deveniez meilleurs et plus forts dans la foi.
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