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Xavier Joachim

Homélie pour le 12ème dimanche du temps ordinaire I p. Damien I 20/06/2021

« Qui est-il donc celui-ci pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »



Telle est la question pleine d’admiration qui jaillit de l’esprit des disciples après que Jésus a commandé au vent et à la mer.

Elle manifeste que le Christ est un sujet d’étonnement pour les hommes, et plus spécialement pour l’homme de foi. C’est qu’il y a, en Jésus, plus que nous le pensons. Le Seigneur n’entre dans aucune case, ni dans des limites qui conviennent trop bien à la pensée humaine. Le Christ de l’Évangile ne peut être réduit à une opinion toute faite, simpliste. Ce serait sans doute plus commode pour beaucoup ; plus expédient pour le condamner…


Il reste que notre esprit ne peut emprunter un autre chemin que celui de l’admiration pour aller à Jésus. Non pas la voie du raisonnement, mais celle où nous nous laissons conduire par Lui, celle où nous Lui laissons le soin de révéler son propre mystère. C’est sans doute ce que Jésus voulait faire en emmenant ses disciples vers l’autre rive du lac.


Alors, à quelle découverte du mystère de Jésus donne accès l’admiration qui saisit les disciples dans la barque, quand Il obtient le silence de la mer et du vent ?

À ceci : que « tout pouvoir Lui a été donné au ciel et sur la terre » ; qu’Il connaît le secret des abîmes ; en un mot, qu’Il est Créateur, qu’il est Dieu ; et donc Océan sans limite, pour lequel les vagues de la mer de Galilée ne sont rien.


Affirmer la divinité de Jésus est certainement un des buts de l’Évangile. Et c’est ce que nous croyons : le Christ est Dieu né de Dieu. Mais est-ce pour autant que Jésus va cesser de nous étonner ? Souvenons-nous de cette réplique à Nathanaël : « Parce que je t’ai dit : ‘Je t’ai vu sous le figuier’, tu crois ! Tu verras mieux encore. » (Jn 1,50)


Il y a de fait encore, dans le passage d’aujourd’hui, la promesse d’une nouvelle admiration. Nous voyons le Christ dominer les éléments de la création : ces êtres que Dieu a faits. Bientôt il dominera ce qui est présent dans la création, mais que Dieu n’a pas fait : la mort.

Pâques est à l’horizon de la tempête apaisée ! Jésus dort au fond de la barque comme il reposera dans le tombeau ; il se dressera comme un vivant pour apporter le salut.


Le philosophe athée Friedrich Nietzsche disait : une chose connue cesse de m’intéresser. À l’encontre de cette expérience, Jésus affirme : « Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait ; et il montrera des œuvres plus grandes que celle-ci, à vous en stupéfier. » (Jn 5,20)

Ces œuvres qui étonnent, ne sont-elles pas les exploits de la Providence qui trahissent la profondeur de l’amour de Dieu pour nous ? N’est-ce pas, au loin, la résurrection de nos propres corps qui est déjà suggérée ?


Frères, si nous avons l’impression que la vie en Christ stagne, qu’elle est en panne ou au bord du naufrage, si nous avons le sentiment que la vie religieuse rime avec monotonie, il serait bien de tenir bon : le Seigneur est capable de nous offrir un salut plus grand que nos attentes. Avec patience, il nous prépare à accueillir sa révélation. Ce sera l’heure de notre joie.


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