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PAROISSE

SAINT  

FRANÇOIS

Louvain-la-Neuve

Homélie pour la vigile pascale | 19/04/2025 | P. Damien Desquesnes

Dernière mise à jour : 23 avr.


 

Frères et sœurs, hier, je vous avais parlé de la difficulté inhérente à l’annonce de l’Évangile : « Nous proclamons un Messie crucifié, disait saint Paul aux Corinthiens, scandale pour les Juifs, folie pour les païens » (1 Co 1,23). L’apôtre voulait insister sur la nécessaire conversion qu’implique la réception de l’Évangile, conversion de l’esprit et du comportement. Telle est la difficulté de l’annonce de l’Évangile…

Nous nous retrouvons ici alors qu’il fait nuit noire. Et nous savons bien que, la nuit, la réalité apparaît quelquefois toute autre. Au lieu de dire que nous proclamons un Messie crucifié, nous pouvons entendre l’Évangile de Paul autrement, mais d’une façon toute aussi vraie : nous pouvons affirmer que le Crucifié, c’est le Messie.

Pardon d’être un peu subtil alors que nous sommes peut-être accablés de sommeil, mais, en fait, c’est sous cette forme que l’Évangile a été proclamé pour la première fois dans l’histoire. Souvenez-vous du discours que Pierre prononce aux Juifs en pèlerinage à Jérusalem, le jour de la Pentecôte : « Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité. Il en a fait le Seigneur et le Christ » (Ac 2,36). Le Christ, c’est-à-dire le Messie.

C’est la résurrection, frères et sœurs, qui fait du Crucifié le Roi de l’univers. Les hommes ont piétiné et humilié Jésus, mais Dieu s’est penché sur lui et l’a exalté en le ressuscitant des morts. La résurrection est la grande victoire de Jésus et de sa confiance invincible en ce « Dieu qui appelle le néant à l’existence et qui donne la vie aux morts » (Rm 4,17).

 

Pour nous qui avons mis notre foi dans le Crucifié, pour nous qui avons peut-être pensé qu’en mettant notre foi en lui nous avons joué le mauvais chameau, la résurrection nous comble d’assurance. Que peut-il en effet nous arriver de vraiment grave en devenant son disciple ? Même si être son disciple implique une conversion radicale et un grand dépouillement…

Quant à ceux qui se sont mis du côté des accusateurs du Messie, il doit y avoir une prise de conscience douloureuse, mais salutaire qu’en fait ils se sont dressés contre Dieu et qu’ils ne « connaissaient ni la puissance de Dieu ni l’Écriture » (Mt 22,29). Cependant, qu’ils ne se sentent pas perdus. Ils ne doivent pas oublier en effet que Jésus n’est pas ressuscité d’entre les morts pour se venger d’eux.

 

Frères et sœurs, du passage d’Évangile que nous avons entendu lors de cette veillée sainte, je retiens la stupéfiante découverte du tombeau vide et l’étonnement des femmes et des disciples. À cet étonnement succédera bientôt une immense et invincible conviction que le Crucifié est victorieux. Toute l’action de l’Église, depuis deux millénaires, repose sur l’assurance de cette victoire. Tout l’esprit chrétien est par conséquent imprégné d’une force tranquille.

À cause d’elle, celui qui annonce l’Évangile ne se décourage jamais. Pour autant, il reste le disciple d’un Messie crucifié. S’il doit être intimement convaincu de son Évangile, il demeurera patient et doux. Ami d’un Crucifié, il pourra rejoindre et accueillir la pauvreté de l’homme… la faiblesse de son corps et la misère de son âme.

Que cette fête de Pâques rende notre témoignage plus lumineux, parce que Pâques est le foyer de toute évangélisation.

 

Chers catéchumènes, dans quelques instants, vous serez baptisés. Vous allez renoncer à Satan et proclamer votre foi. Sachez que ce sera une joie pour nous tous.

Mais comme le dit saint Paul, dans sa lettre aux Colossiens, ce n’est pas en une idée que vous avez mis votre foi, mais « en la force de Dieu qui a ressuscité Jésus d’entre les morts » (Col 2,12). Appuyez-vous sur cette force, quoi qu’il arrive. Elle est invincible ! Soyez fidèles ; ne vous découragez jamais. Soyez assidus à l’eucharistie dominicale. Cultivez cette faim du « pain vivant qui descend du ciel » (Jn 6,51) et qui est le Christ lui-même. Et rien de vraiment grave ne vous arrivera. 

 

Frères et sœurs, l’évangélisation, aujourd’hui, n’a pas besoin de propagandistes ni de militants pour « vendre » leur Messie. Elle fait appel à des témoins, somme l’écrit le pape Paul VI. Quand je dis « témoin », je veux dire des hommes et des femmes qui ont pris toute la mesure de la conversion que la foi demande, des hommes et des femmes qui ont entrepris de se convertir d’abord eux-mêmes, c’est-à-dire qui ont pris la résolution de combattre ce qui est étranger à l’esprit de la croix.

Par ce qui est étranger à l’esprit de la croix, j’entends également ce qui a conduit à la croix : la jalousie (celles des grands prêtres), l’amour de l’argent (Judas), la lâcheté (Pilate), la haine, la versatilité et la légèreté (les foules).

À Corinthe, au temps de Paul, les « ennemis de la croix du Seigneur » étaient pénétrés de jalousie, de rivalité et de comparaison. Ils attentaient à l’unité de l’Église ; leur comportement scandalisaient les plus fragiles.

Plus généralement, l’esprit de l’authentique témoignage grandit quand nous apprenons à aimer le Crucifié, quand nous voyons dans le chemin d’abaissement de Jésus ce qu’il y a de plus respectable au monde. C’est en aimant le Crucifié que nous pouvons peu à peu discerner la pauvreté de chaque âme et à aimer cette âme. Sans cette générosité de l’amour, l’évangélisation tape à côté ; elle est inauthentique.

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