Homélie des confirmations, 29 mai 2025

Eli0608
il y a 2 jours
5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 18 heures

Aujourd’hui nous fêtons l’Ascension du Seigneur Jésus. Il y a une chanson qui me fait penser à la fête de ce jour. Savez-vous c’est laquelle ? C’est une chanson de Florent Pagny intitulée « Apprendre à aimer »

En écoutant les dernières paroles de cette chanson apprendre à aimer et… s’en aller, et s’en aller, et s’en aller, je me suis dit n’est-ce pas ce que Jésus a fait : nous apprendre à aimer et s’en aller.

Jésus est celui qui nous apprend à aimer comme Dieu aime et il est aussi celui qui, comme nous l’a rappelé la première lecture, pendant les 40 jours qui ont suivi sa résurrection d’entre les morts, nous a également appris à le reconnaître dans sa condition nouvelle de ressuscité à travers des signes qu’il nous donne de sa présence.

Le nom et la fraction du pain

Parmi ces signes dont nous parlent les évangiles qui ont permis aux disciples de reconnaître Jésus ressuscité et qui nous sont toujours donnés à nous qui sommes ses disciples d’aujourd’hui, il y a l’appel par son nom comme Marie de Magdala lorsqu’elle se rendit au tombeau du Christ.

Comme autre signe de sa présence donné par Jésus, il y a aussi la fraction du pain grâce à laquelle les disciples d’Emmaüs reconnurent Jésus Ressuscité.

Ce sont ces mêmes signes être appelé par son nom et la fraction du pain qui nous seront donnés au cours de cette célébration. En effet, les confirmands seront appelés chacun par leur nom et Jésus, comme il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs, se révèlera à nous dans la fraction du pain c’est-à-dire dans l’eucharistie.

S’en aller

Toujours dans cette chanson de Florent Pagny qu’est-ce que nous entendons juste après apprendre à aimer : et s’en aller, et s’en aller et s’en aller…

Est-ce compatible d’apprendre à aimer et de s’en aller…N’est-ce pas contradictoire ?

S’il est des départs qui sont des abandons comme celui du mercenaire qui, lorsqu’il voit le loup, laisse ses brebis à leur triste sort, il y a aussi des départs qui sont signes d’une confiance donnée et qui font grandir dans la foi, l’espérance et l’amour ceux que l’on quitte.

C’est le cas de l’Ascension de Jésus. L’ascension de Jésus est certes un départ, le départ de Jésus pour la maison de Père mais le but de ce départ de Jésus n’est pas de nous abandonner ni de nous livrer à notre propre sort mais c’est un départ dont le but est de nous faire confiance et de nous faire grandir dans la foi.

Pensons à une personne nous confie une tâche, si cette personne reste constamment à nos côtés, je pense que nous nous demanderions bien vite si celle-ci nous fait réellement confiance. En revanche, si après nous avoir confié une tâche, la personne s’en va et nous laisse, nous nous sentons investis d’une confiance totale et notre désir est d’honorer cette confiance qui nous est faite.

Avant de retourner auprès du Père, Jésus nous confie la mission qu’il a lui-même reçue du Père. Après nous avoir appris à aimer, il nous confie cette mission d’aimer comme il nous a aimés et puis, il se retire car il a confiance en nous, il nous fait confiance…

Un cœur accueillant

Oui l’Ascension de Jésus n’est pas un abandon de sa part mais depuis son ascension, Jésus nous est encore plus proche tout en nous laissant un espace de liberté. Sa présence auprès du Père, lui permet désormais une plus grande proximité car celle-ci n’est plus limitée à la contingence d’un lieu bien précis. Mais tout en étant une présence sans limites, la présence de Jésus est discrète, à la mesure de son amour qui ne s’impose pas, ne s’impose jamais. Jésus est là, discret, il attend.

Pour cette raison, il ne s’agit pas d’une présence ordinaire. C’est une présence qui demande des yeux qui regardent avec foi, ou mieux encore, qui demande un cœur ouvert, accueillant pour être perçue. Cela exige que nous osions abandonner des formes habituelles de présence pour en découvrir d’autres.

Les récits des apparitions de Jésus Ressuscité l’expriment de diverses manières : Jésus est tantôt un étranger sur notre chemin, un jardinier, un homme sur le rivage au matin, une présence paisible, presque quotidienne, d’aucune manière spectaculaire. Mais, tout à coup, à la fraction du pain, à l’appel de notre nom, il est là, il est vivant !

C’est précisément pour nous aider à le reconnaître dans les signes de sa présence qu’il continue de nous donner et pour nous aider à aimer comme Dieu aime que Jésus nous fait une promesse.

Dans votre vie de tous les jours est-ce qu’il vous est déjà arrivé de faire une promesse et si oui laquelle ?

Jésus vient de nous faire une promesse. Laquelle ? C’est celle-ci : Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Qu’est-ce que Dieu le Père a promis ? Il a promis que nous allions être revêtus d’une puissance venue d’en haut. Vous allez recevoir une force.

Imposition des mains, St François, LLN 29/05/05

Jésus est donc celui par qui la promesse de Dieu d’envoyer son Esprit-Saint se réalise. Cette promesse, elle se réalise aujourd’hui pour vous qui allez être confirmés. C’est vous qui allez recevoir une force c’est vous qui allez être revêtus d’une puissance venue d’en haut

Un sacrement ce n’est pas ce que moi je fais pour Dieu mais c’est d’abord et avant tout ce que Dieu fait pour moi c’est un don de Dieu. Dans le sacrement de la confirmation ce don que vous recevez de Dieu c’est le don de l’Esprit Saint.

Pour accueillir ce don de Dieu qu’est l’Esprit Saint, il faut tout d’abord le connaître. C’est précisément pour nous aider à le connaître, à savoir qui il est que Jésus nous le décrit et que le livre des Actes des Apôtres utilise des images pour nous le faire connaître telles que le vent et le feu et qu’il nous décrit son action.

Grace à cette découverte de qui est l’Esprit Saint nous savons ce que nous pouvons lui demander pour les autres et pour nous dans notre prière.

Mais connaître qui est l’Esprit Saint ne suffit pas. Encore faut-il le laisser agir en nous. Et pour que l’Esprit-Saint puisse agir en nous, il faut tout d’abord bien se disposer à le recevoir comme le skipper dispose la voile de son voilier afin que celle-ci soit réceptive au vent.

Pour être disponible au don de l’Esprit-Saint, à son action en nous, il faut aussi prendre du temps pour faire silence et prier car les inspirations de l’Esprit Saint se font difficilement entendre dans le bruit et dans l’agitation.

Pour se laisser guider par l’Esprit-Saint il est aussi important de prendre le temps d’écouter Dieu qui nous parle. Comment écouter Dieu qui nous parle ? En lisant la Bible régulièrement pour nous laisser toucher par un mot, un verset de la parole de Dieu, en repensant aussi à des paroles inspirées et inspirantes que j’ai entendues et qui d’une manière ou d’une autre ont touché mon cœur.

Ce don de Dieu qu’est l’Esprit-Saint comme tous les dons de Dieu est-ce un don qui se limite à nous, qui nous serait uniquement destinés ?