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Homélie pour le 5e dimanche de carême | 17/03/2024 | P. Damien Desquesnes



La résurrection de Lazare


Comment ne pas être touché par l’affection du Seigneur à l’égard de Marthe et de Marie ainsi que de leur frère Lazare ? Nulle part ailleurs, on ne la voit aussi clairement que dans ce passage d’évangile : « Voyez, disent les juifs, comme il l’aimait ! »

Mais on peut être frappé bien davantage par la majesté des paroles de Jésus : « Je suis la résurrection et la vie » — « Je suis, maintenant et en personne, la résurrection et la vie ».

Et comment ne pas être étonné par la force de son appel : « Lazare, ici, sors ! »

Il y a quelques semaines, l’Évangile rapportait combien les contemporains de Jésus avaient été impressionnés, lors de sa première prédication, par son autorité : « Il commande aux esprits impurs et il lui obéissent ». Aujourd’hui, c’est à un mort qui sent déjà auquel Jésus commande.

Depuis les profondeurs de sa tombe, Lazare reconnaît la voix de son ami ; il se redresse ; il trouve assez d’énergie pour venir à la lumière, à peine entravé par ses liens.


Frères et sœurs, les signes se succèdent dans l’Évangile… La guérison de l’aveugle de naissance que nous avons entendue dimanche dernier, était déjà l’un deux. Celui-ci, la résurrection de Lazare, nous rapproche encore plus du point incandescent de l’histoire : la mort et la résurrection de notre Seigneur.

Nous nous y arrêtons aujourd’hui : il dit en effet la caractéristique de notre foi. Nous croyons en Dieu bien sûr, mais nous ne sommes pas les seuls, nous chrétiens, à croire en Dieu. Nous croyons en un Dieu qui donne la vie aux morts ! C’est en effet dans cette action de ressusciter ceux qui se sont endormis dans la mort qu’éclate en effet la gloire de Dieu.

Dans sa lettre aux Colossiens, saint Paul s’adresse à ceux qui viennent d’être baptisés : « Vous avez cru en la force de Dieu qui a ressuscité le Christ d’entre les morts ». Cette force qui ressuscite le Christ est précisément à l’œuvre dans le sacrement du baptême. Et toute la vie chrétienne voit se déployer cette force à chaque instant. C’est à cause de la réalité de cette force que le Christ peut exiger de nous des choses impossibles. Je pense à ceci : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Et il y a, dans ce commandement, le pardon des offenses et l’amour des ennemis, toutes ces choses qui doivent nous occuper en ce temps de carême.


L’homme qui a fait lucidement l’expérience de son humanité peut se dire : exiger la perfection, c’est trop, c’est décourageant… Cependant nous pouvons nous voir un peu comme Lazare : des hommes debout certes, mais encore liés par des bandelettes. Nous avons l’impression que nous ne pouvons pas avancer sans, comme lui, trébucher à chaque part… Mais il est important de mettre les choses dans l’ordre. Le plus décisif, c’est que nous sommes vivants, debout, redressés par la force de Dieu qui ressuscite. Et les bandelettes finiront par se défaire, d’elles-mêmes, cela est certain !

Saint Paul, par exemple, était particulièrement pénétré de la réalité de la résurrection et de ses conséquences sur la vie de l’homme. Il n’était pas rebuté par l’exigence du commandement du Seigneur. Il avoue lui-même : « Je peux tout en celui qui me donne la force ».


Frères et sœurs, qu’aucun pessimisme ne nous gagne à cause de ces fameuses bandelettes et de leur mauvaise odeur. Sachez bien qu’elles ne sont pas un vêtement à la mesure de la vocation humaine. Dieu en a préparé un autre pour nous : le Christ ressuscité ! « Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ ! »

Ce dimanche, prions pour les catéchumènes. Que la grâce ne cesse pas d’élever le niveau de leur foi pour qu’elle devienne une fois en un Dieu qui ressuscite les morts. Qu’ils aient bientôt la joie de porter le vêtement nouveau de la vie.

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