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"Tant crie-t'on Noël qu'il vient" | P.Dominique Janthial | 1ER DIMANCHE DE L’AVENT

Dernière mise à jour : 20 févr. 2020




« Tant crie-t-on Noël qu’il vient. » Cet adage populaire ne fait pas de l’attente de Noël, de l’Avent un temps très dynamique… Or si l’Avent doit être un avènement cet avènement ne saurait se faire sans nous. Le prophète Isaïe que nous avons entendu en première lecture nous dévoile le plan de Dieu en le décrivant comme un rassemblement de tous les enfants de Dieu quelle que soit leur origine ou leur appartenance dans la Maison du Père : « Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la maison du Seigneur sera placée à la tête des montagnes et dominera les collines. Toutes les nations afflueront vers elle, des peuples nombreux se mettront en marche ». J’ai eu la grâce de vivre pendant les premiers mois de l’année jubilaire à Jérusalem. Et certaines images restent fortement gravées dans ma mémoire. Celle du flot continu de pèlerins venus des pays les plus divers, depuis les îles Fidji jusqu’au Canada en passant par le Pérou et l’Afrique du Sud, c’était une véritable marée humaine qui dès les premières heures du jour s’engouffraient par la Porte neuve dans la Vieille Ville et passaient sous les fenêtres de ma chambre à l’École des Frères. L’image du Saint Père devant le soubassement du temple priant intensément pendant que le ministre israélien des cultes lui lisait précisément ce passage du prophète Isaïe. Et les réactions enthousiastes de la presse et de l’homme de la rue: c’était comme si la fin des temps affleurait dans le temps. Et puis quelques mois plus tard éclatait la seconde Intifada toujours à propos du temple. En pénétrant sur l’Esplanade avec forte escorte armée, le premier ministre israélien faisait mentir la suite de l’oracle: « de leur épées, ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entraînera plus pour la guerre ». Deux hommes, Jean-Paul II et Ariel Sharon, deux hommes ayant sensiblement le même âge, deux libertés qui s’engagent et qui ont fait basculer successivement l’histoire dans un sens puis dans l’autre.


En ce premier jour de l’Avent, il ne faut pas que nous nous méprenions sur le sens de ce mot. Il ne faut pas que nous nous méprenions sur le sens de cet avènement, ni sur le sens de notre attente. Il ne s’agit pas en effet d’attendre sans rien faire car le combat spirituel est lancé et la victoire est au Christ mais combien de temps faudra-t-il encore attendre? Il dépend de l’engagement de nos libertés que cette victoire se manifeste. Et je n’ai pas peur de dire que chacun de nos actes compte. Évidemment, le démon tente de nous démobiliser et tous les moyens sont bons pour nous endormir, tous les stupéfiants et tous les plaisirs et la sur occupation de nos élites qui n’ont plus un seul neurone de libre pour réfléchir. L’exhortation de Saint Paul s’adresse à nous en ce début d’Avent: « vous le savez : c’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière ».


Que faut-il faire? Jésus nous le dit en toutes lettres dans l’Evangile : « Veillez! » Il faut que cette invitation retentisse fortement pour nous en ce début d’année liturgique. Nous ne marchons pas à l’aveuglette. La vision du prophète Isaïe nous donne un objectif et chaque geste compte. Dans la paroisse nous proposerons plusieurs petits moyens concrets


- Dimanche prochain donner de la voix : plutôt que de se plaindre que Noël n’a plus de sens que commercial lui rendre par nos chants une petite saveur de Bethleem.


- Le dimanche suivant accueillir comme chaque année cette petite flamme de Bethleem qui nous vient d’Orient et à partir de notre église est redistribuée dans toute la Wallonie.


- Les heures lumineuses que nous vous proposons chaque dimanche après-midi afin que la terne grisaille cède la place à l’émerveillement devant la beauté.


- Ensuite les messes du vendredi matin 6h30 permettront de casser un peu le train-train quotidien et montrer notre disponibilité à la grâce par un lever matinal. C’est aussi l’occasion d’un moment de fraternité avec un déjeuner convivial.


- Enfin ne serait-ce pas le temps privilégié pour soutenir ceux qui se battent contre l’éternel retour du même ? Et là place à la créativité ! Une main tendue à un ami de la rue, la mise en place d’un geste écologique à la maison (sans déflorer ce qui constituera le thème de notre Carême), une visite à une personne esseulée pour qui l’approche des fêtes est par nature difficile.


Mais par-delà ces propositions, il appartient à chacun de nous de vivre cet Avent en remettant à Dieu nos soucis et nos peurs et en accueillant cette vraie joie qui vient de Lui et qui vaut mieux, comme dit le psaume, « que toutes leurs vendanges et leurs moissons »

Alors bon Avent à tous !


Père Dominique Janthial

Dimanche 1 décembre 2019

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