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2E DIMANCHE TEMPS ORDINAIRE | P. Damien Desquesnes | 19/01/2020




Nous avons vu dimanche dernier que le baptême de Jésus au Jourdain inaugure notre propre baptême, c’est-à-dire la vie d’enfant de Dieu, la vie dans l’Esprit. Aujourd’hui, la liturgie nous offre de témoignage de Jean Baptiste lors de cet événement : « J’ai vu l’Esprit descendre sur lui et demeurer ». Ce dernier terme est important, comme nous le verrons.

Frères, il y a dans l’inconscient de l’humanité cette évidence que Dieu est un être spirituel et que parler de l’Esprit, c’est parler de Dieu. Est liée à cela l’idée selon laquelle l’Esprit est présent à toute chose en même temps qu’il est insaisissable ! L’Écriture témoigne de cette conviction : « L’Esprit du Seigneur emplit l’univers et il a connaissance de chaque son » (Sg 1,7). Aujourd’hui, cet Esprit a trouvé son lieu de repos, sa résidence, son habitation. La colombe de l’Esprit s’est posée ; elle a fait sa demeure en Jésus de Nazareth.


Saint Paul dit une chose semblable dans son épître aux Colossiens : « Dans le Christ, habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2,9). Cela signifie que désormais les hommes n’ont plus besoin de construire un temple pour s’approcher de Dieu ou saisir l’Esprit. On le trouve paisiblement installé dans le Christ, si bien que l’homme qui s’attache à Lui, qui met sa foi en Lui et qui obéit à ses commandements, cet homme-là rend un culte en esprit et en vérité (voir Jn 4,23).


Tout cela révèle l’importance du baptême de Jésus dans l’histoire religieuse de l’humanité. Jésus possède l’Esprit du Seigneur, c’est-à-dire ce que nous cherchons, mais qui nous échappe comme l’eau entre les doigts. Et cet Esprit jaillira bientôt de lui comme d’une source. Il n’est pas anodin que Jésus s’écrie au beau milieu du Temple de Jérusalem : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi » (Jn 7,37). Bientôt des fleuves d’eau vive jailliront de son sein, l’eau de l’Esprit.


Pour mieux comprendre l’importance de cette eau qui étanche la soif spirituelle, demandons-nous ce que nous avons sans elle…


Nous avons cet homme qui s’émerveille de son existence, mais qui ne sait pas pourquoi elle lui a été donnée. Nous avons cet homme qui crie vers le ciel à cause des siens emportés par la mort ; cet homme qui se dit, en contemplant le cosmos, qu’il doit y avoir une Intelligence qui ordonne le monde et dont il espère qu’elle pourra bien jeter une lumière sur sa vie. Nous avons cet homme qui tente comme il peut d’apprivoiser cette Intelligence – l’Esprit subtil – et nous avons là la religiosité humaine.


Cet « apprivoisement » est si vital pour l’homme que la religiosité s’observe partout sur la terre… sauf chez nous ! Le sens religieux, en effet, a été et est encore combattu par des penseurs « éclairés » ; il est cependant plus certainement éteint par Amazon, l’Esplanade et les feux de la matière ; feux dont nous jouissons pour un temps – un temps seulement – mais qui n’élèvent pas l’homme au-dessus de sa convoitise.


Tout autre est l’homme-Jésus. Il nous offre la figure de l’homme riche de posséder l’Esprit en même temps que d’être possédé par lui. Que cet homme-là soit le point vers lequel regardent tous ceux qui sont conscients du mystère qui les traverse et qui souffrent de voir la dignité humaine bafouée. Qu’il leur donne de découvrir ce dont l’Esprit témoigne en eux ; je veux dire la raison de leur existence : cet amour par lequel ils ont été appelés du néant à la vie (Rm 4,17).


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