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30E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE | P. Damien Desquesnes | 25/10/2020



À une question – quel est le centre de la Loi ? – Jésus donne une double réponse : le grand commandement a en effet deux versants : 1) l’amour de Dieu de tout son être et 2) l’amour du prochain comme soi-même. Avec cette nuance que l’amour de Dieu est comme un fondement, une base et que l’amour du prochain en est le prolongement essentiel. L’auteur le plus mystique du Nouveau Testament – saint Jean – écrit dans son épître : « si quelqu’un dit ‘j’aime Dieu’ et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ». Il y a ainsi un appel puissant à la cohérence : l’authenticité de l’amour de Dieu se discerne dans l’amour sincère du frère.


Je voudrais cependant faire un commentaire au sujet de l’amour de Dieu. Il est sans doute bien rare à notre époque. Mais quelquefois, il est excessif : il n’aide pas toujours l’homme à sortir vraiment de son égoïsme. Lorsqu’il devient absolu, il peut tourner au fondamentalisme et donc devenir inhumain.


Malgré toutes ces dérives, on perçoit combien il est important d’aimer Dieu : c’est la condition pour être sauvé. Le salut ne peut être que par le haut. En effet, c’est grâce à la verticalité de l’amour de Dieu que nous cessons d’être engloutis dans le matérialisme, dans la jouissance des biens de ce monde, dans les conditionnements de tout sorte.


Plus encore, cet amour qui tend l’homme vers Dieu est en lui un élan plus ancien que le péché. Il existe du fait que nous sommes façonnés par la main du Créateur. Cet amour, donc, ne demande qu’à jaillir et c’est dans ce sens que saint Augustin écrit au début de ses Confessions : « Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi. »


Si aimer Dieu est en fait quelque chose de naturel pour l’homme, pourquoi est-il si rare ? Pourquoi, lorsqu’il existe, est-il parfois si peu équilibré ? C’est parce que nous pensons mal la verticalité. Nous la prenons souvent par le mauvais bout. Nous la faisons partir spontanément du bas pour aller vers le haut. C’est alors une verticalité qui nous tend, qui nous raidit, qui nous sépare des autres. La verticalité de Jésus va dans un sens opposé ; elle part du haut pour aller vers le bas. C’est une verticalité qui rejoint les hommes ; elle va vers les pauvres, les malades et les pécheurs. C’est une verticalité qui part du but que nous voulons atteindre. C’est pourquoi elle peut nous aspirer vers le haut sans effort surhumain, sans complication et surtout sans nous séparer du frère. Il s’agit de réaliser, avant de faire un geste qui dise notre amour pour Dieu, que c’est Lui qui nous a aimés le premier et qu’il aime le frère autant que nous.

Terminons par ceci… Nous croisons des personnes qui cherchent Dieu et qui veulent l’aimer ; des hommes et des femmes qui perçoivent à juste titre que le salut est dans cette direction, qu’on n’est pas humain sans chercher à s’élever. Nous croisons aussi des personnes qui ont un tempérament généreux : devant l’injustice, elles éprouvent une sorte de révolte et s’engagent à corps perdu dans l’amélioration du sort des autres. C’est très bien, cela. Mais si vous voulez rejoindre le prochain, aimez-le parce que Jésus le demande. Comme vous serez alors proche de Lui ! Comme votre cœur sera dilaté !

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