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6E DIMANCHE TEMPS ORDINAIRE | P. Damien Desquesnes | 16/02/2020

Dernière mise à jour : 1 mars 2020




« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. »


Comprendre cette phrase, c'est comprendre le raisonnement qui parcourt ce long discours du Seigneur, ainsi que les commentaires qu'il fait à propos de la Loi. Et tout d'abord ceci : la loi garde toute son importance ; elle n'est pas à relativiser : pas un iota pas un point de celle-ci ne sera oublié. Le meurtre, l'adultère, la fausseté dans la parole donnée, cela est mal. Dieu le déteste ! Pour Jésus, il n'y a pas de compromis, pas d’accommodement raisonnable: Dieu ne permet à personne de pêcher (Si 15,20).


À la suite de Jésus, l’Eglise a toujours pensé la même chose : saint Jean Chrysosthome, par exemple, disait que la vie chrétienne doit être une vie exempte de tout mal ! Quelle intransigeance ! Pis encore : Jésus ne se contente pas d'examiner les actes extérieurs. On peut pécher en parole, en pensée, dans ses désirs, dans ses intentions, si bien que l'Évangile d'aujourd'hui peut ressembler davantage à une condamnation à mort plutôt qu'à une Bonne Nouvelle.


Si Jésus ne vient pas abolir la Loi, n'oublions pas qu’il vient aussi pour l'accomplir. Que veut dire accomplir la loi ? Dans un premier sens, il faut considérer que Jésus accomplit la Loi en la mettant en pratique dans son intégralité. Rappelons-nous sa dernière parole prononcée du haut de la croix : « Tout est accompli ». Mais il y a encore un autre sens :


Jésus accomplit la Loi pour nous.

Il a porté ce fardeau que nous ne pouvions pas soulever : « Venez à moi, dit-il, vous qui prenez - sous-entendu sous le poids des commandements - et moi je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug et devenez mes disciples car je suis doux et humble de cœur.


Saint Paul, dans presque toutes ses épîtres, rappelle que la Loi fait merveille quand il s'agit de dénoncer le péché. Elle est cependant impuissante pour nous aider à l’éviter. C'est le Christ, dit l’Apôtre, qui est notre justice, notre sanctification, notre rédemption.

Pour l’exprimer autrement, le Christ est l'artisan de nos vertus. C'est lui qui fonde au baptême l'homme nouveau ; c'est lui qui fortifie l'homme intérieur. Son Évangile est une force de Dieu pour le salut de tout croyant.


C'est parce que Jésus a vaincu le pouvoir de la mort qu'il peut nous aider à vaincre nos limites morales et en particulier la faiblesse que nous avons à accomplir la Loi. Voilà pourquoi Saint Isaac le syrien (VIIe siècle) disait qu'il n'y avait finalement qu'un seul vrai péché : ne pas croire en la résurrection.


Alors, faisons comme ces hommes du Moyen Âge quand ils étaient provoqués en duel. Ils engageaient un champion pour se mettre à leur place et l'emporter. Notre champion, c'est le Christ. Faisons-nous tout petits et montons sur les épaules de ce géant ! Jamais, nous ne désespérons du manque apparent de progrès. Seule compte la foi ! La foi vivante ! La foi qui s'accompagne d'actes de bonté

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