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Conclusion de la retraite paroissiale de carême

Dernière mise à jour : 22 mars

DU 10 AU 16 MARS 2024

Nous voici arrivés au terme de notre retraite paroissiale. Nous nous sommes retirés au désert pour  méditer sur la paix…et nous préparer à vivre Pâques. Voici rassemblés ce que nous avons entendu cette semaine avec quelques apports personnels.

LA PAIX DU RESSUSCITE

Le père Damien nous l’a présenté. Paradoxe :Jésus est présenté comme le prince de la paix (Is 9),  la naissance de Jésus est associée à la paix  « les anges, dans saint Luc, clament « Gloire au ciel et paix sur la terre » (Lc 2) …et pourtant la paix de Jésus n’est pas synonyme de tranquillité. Jésus prévient que « les familles seront divisées » entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas…

Quand il envoie les disciples annoncer la bonne nouvelle, il leur demande de donner la paix aux maisons visitées , mais il les prévient que la paix ne sera pas toujours accueillie :  « s’il y a là un fils de paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon elle vous reviendra » (Lc 10,6). Jésus laisse libre chacun de l’accueillir.

Quand il guérit , Jésus dit « va en paix ta foi t’a sauvé ».  Quand Jésus expulse les démons, quand il guérit , il remet de l’ordre…la paix est ce qui unifie tout notre être...

Avant de mourir, Jésus confie la paix à ses disciples « Je vous donne la paix, je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière de ce monde que je vous la donne.  Jésus ajoute il vient, le prince du monde. Certes, sur moi il n’a aucune prise, 31 mais il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé.. » (JN 14,30) la paix de Dieu nul ne peut l’atteindre.

Après la mort et la résurrection du Christ, Jésus, donne sa paix aux disciples : « la paix soit avec vous » « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

La paix est celle du ressuscité, de celui qui a vaincu le prince de ce monde – entendons celui qui divise, qui attise la mésentente, de celui qui nous détourne de la vie.

La paix du Christ manifeste la réconciliation entre Dieu et les hommes, elle est le fruit de la victoire de la Vie sur la mort. Elle n’est pas à conserver , mais à partager (Jésus quand il est ressuscité ne vient pas se venger des hommes qui l’auraient tué : il apporte la paix…)

-          (Se rappeler les salutations dans les épîtres de Paul et de Pierre : « que la paix soit avec vous » , que grâce et paix vous viennent en abondance » )

-          Un beau geste pendant la liturgie nous rappelle l’origine divine de la paix : la paix du Christ est transmise depuis l’autel jusque dans l’assemblée.  


LA PAIX INTERIEURE

La paix avec les autres commence par la paix en soi-même.

Nos peurs, nos blessures, le mal commis, le mal subi, l’épreuve de la maladie ou de la souffrance, provoquent des guerres en nous-mêmes. Ces guerres désignent différents états d’esprit : mal être, rancœur, jalousie, révolte, tristesse, pessimisme permanent …

Comment faire la paix avec vous-mêmes ?  Notre foi chrétienne peut nous y aider :  confier ce que nous sommes sous le regard bienveillant du Père… et pas sous le regard des pharisiens qui lient de pesants fardeaux sur le dos des hommes… Reconnaitre qu’il y a un seul  sauveur : le Seigneur. Osons lui  dire, lui répéter comme nous le proposait le père Jan : « Seigneur, tu es le sauveur,  donne moi la paix, donne moi que je puisse te suivre. »


LA PAIX AVEC LES AUTRES

« aimez ses ennemis »

« heureux les artisans de paix »

Je présentais la paix comme une remise en ordre, l’unification, j’ajoute aussi le mot harmonie, avec les autres, la création , ce que le mot hébreu désigne par « shalom » . Cette paix est un travail de tous les jours. Quand nous pensons à nos relations avec les autres , viennent en tête les bonnes relations, mais aussi nos conflits, nos différents, la jalousie dans les familles.  

En vivant ces tensions,vient la question du pardon…cet acte renoue avec l’autre …pour vivre à nouveau en paix .

Jésus nous y invite d’ailleurs!  70 fois 7 fois dit-il  à Pierre ce n’est pas là l’escalade de la violence mais l’escalade de l’amour.

Il l’a lui-même vécu en disant sur la croix «Père, Pardonne leur ils ne savent pas ce qu’ils font. » Il l’a dit en disant « Aimez vos ennemis» , je le comprends comme reconnaitre toujours l’autre comme frères en Christ, enfants d’un même Père…  Dieu aime le pécheur, et pas son péché….

Jeudi, Jean-Luc partageait des témoignages de personnes qui ont pardonné à leurs bourreaux en RDC, au Rwanda. Ils ont eu l’occasion de leur exprimer des années après, grâce à leur foi profonde en Jésus-Christ. Nous n’avons pas abordé la question de la justice et la réparation dans le cas de crimes de masse, d’abus …nous n’avons pas eu le temps d’en parler, d'y réfléchir…ce sera pour une autre soirée !   

Œuvrer pour la paix, ont témoigné Julie et Nadim, est un travail de tous les jours. Le dé pour la paix, tout simple, nous invite chaque jour à faire un geste dans ce sens. Il est utilisé dans des écoles en Belgique où se côtoient plusieurs cultures.


En résumé, je retiens que pardonner prend du temps. C’est arrêter de porter le péché de l’autre,  en faisant cela c’est choisir le chemin de la vie avec Jésus -Christ.  Jésus, ressuscité du 3ème jour n’est pas venu se venger de ses bourreaux, il est venu apporter la paix à ses disciples qui l’avaient  tous laissés tombés !

Pardonner / demander pardon …c’est remettre de l’amour là où la vie s’est bloquée… et nous avons plusieurs occasions qui nous y invitent  :

-          Dans la messe nous demandons chaque fois pardon « prends pitié de nous Seigneur »

-          Le sacrement du pardon : en portant un regard de foi sur soi, sur l’autre et en Dieu.  en recevant la miséricorde de Dieu, nous sommes appelés à faire de même avec les autres.   

-          La prière personnelle  – psaume 50, 12-13 «  Raffermis en ma poitrine un esprit ferme » , tel que proposer dans « parole de vie ».

-          Tous les gestes de pardon symboliques ou réels que nous pouvons poser : écrire, parler avec l’autre, une bougie, une pierre déposée…Dans le livre L’été du pardon - lettres à mon père , l’auteure, Marie-Camille Carton de Wiart,  écrit des lettres à son père défunt qui peu à peu vont l’aider à pardonner un non dit qui date de son enfance. C'est le travail de l'écriture qui l'aide à comprendre le ressentiment qu'elle entretient avec son père.


Qu'en ce temps de carême et pendant le temps pascal nous soyons des artisans de paix: « Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix » (Es 52, 7)

Elisabeth Dehorter


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