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FÊTE DE L'ASCENSION | P. Damien Desquesnes | 21/05/2020



Ce qu’il y a de touchant dans l’Évangile, c’est la simplicité avec laquelle on pouvait approcher Jésus, lui faire part de ses demandes, de ses interrogations, de sa détresse. Les foules venaient à lui ; il les enseignait ; il les nourrissait. Jésus était particulièrement attentif aux malades ; leur foi audacieuse triomphait de son cœur et ils étaient guéris. Les pécheurs rentraient chez eux pardonnés : Jésus faisait d’eux les premiers de son royaume.


Mais quand le Seigneur prit la résolution de monter à Jérusalem, venir à lui était moins innocent. L’hypocrite recevait alors une réponse cinglante ; l’hésitant ou l’homme d’un moment était renvoyé à lui-même ; l’ambitieux repartait déçu. Au moment de la Passion, quelques jours après l’entrée triomphale dans la ville sainte, c’était l’abandon, même de la part des siens.


La résurrection a contribué à changer plus radicalement encore le rapport des hommes avec le Christ. Jésus n’est plus accessible comme auparavant ; il n’y a plus de lieu précis où il habite ; il n’a plus d’adresse. Certes, on le touche ; on le voit ; on lui parle : l’Évangile témoigne de cela. Mais quand ces rencontres ont lieu, quand le Seigneur est là devant les siens - en chair et en os - c’est parce qu’il a choisi de se faire proche ; c’est parce qu’il se montre, ou plus précisément, parce qu’il veut bien se montrer. Et, remarquons-le, c’est toujours d’une façon étonnamment simple : dans la compagnie des siens, dans la sécurité du Cénacle ou sur les berges du lac de Tibériade. « Pendant quarante jours, nous dit saint Luc dans les Actes, il leur était apparu et s’était entretenu du Royaume. »

Voilà qu’au moment de sa dernière apparition, le Seigneur les emmène sur une hauteur. Les disciples perçoivent immédiatement le caractère inhabituel du rendez-vous : ils se prosternent. Si après la résurrection, ils avaient eu le privilège de garder une certaine familiarité avec lui - ils avaient mangé et bu ensemble - désormais, ce régime est terminé.

Le Maître qu’ils ont suivi vient de recevoir tout pouvoir au ciel et sur la terre. Il est le Seigneur, le Roi de l’univers : celui qui tient toute la création dans sa main. Le voilà maintenant exalté ; son monde, c’est la gloire ; ce sont les hauteurs du ciel.

Cependant, il faut toujours dire qu’il est là : réellement, constamment, tous les jours, mais invisible, imperceptible aux sens…

Frères, tout le parcours du Seigneur depuis les débuts du ministère en Galilée jusqu’à l’Ascension a été une sorte de pédagogie destinée à former le coeur des disciples, à les rendre capables de FOI. Que de temps n’ont-ils pas eu besoin pour la voir naître en eux !

Sachons bien que là où ils sont arrivés, c’est notre point de départ…

Nous n’avons en effet pas vu la chair du Seigneur ; nous n’avons que la foi !

Et notre foi doit se contenter d’une parole : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ».


Ruminons-la cette parole ; qu’elle soit notre nourriture, pour que nous apprenions à nous familiariser à la Présence du Seigneur, à tenir bon dans l’épreuve en nous accrochant à lui, lorsque selon les apparences, il nous semblera être seuls ou abandonnés.

Nous pouvons penser que les apôtres ont eu plus de facilité pour croire en Jésus, puisqu’ils l’avaient vu… Ce n’est pas la facilité ou la difficulté qui importe, ni que la foi soit grande ou petite, ni le chemin qu’elle a dû emprunter pour s’enraciner en nous. Ce qui importe, c’est qu’il y ait la foi, qu’elle dure et que l’on s’y maintienne. Qu’elle soit là encore au moment de l’Apparition du Seigneur ; qu’elle ne nous fasse pas défaut au moment du grand rendez-vous : quand ce Jésus qui fut emporté au ciel reviendra dans la gloire près des siens et de tous ceux qui l’ont cherché.




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