top of page

PAROISSE

SAINT  

FRANÇOIS

Louvain-la-Neuve

Homélie pour la fête de la Sainte Trinité | 15/06/2025 | P. Damien Desquesnes


ree

 

« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière. »

 

Cette phrase de Jésus au sujet de la vérité nous dit tout d’abord de ne pas désespérer à son sujet ; elle n’a pas vocation à demeurer inaccessible. Au contraire, c’est elle qui vient à nous et se découvre à notre intelligence et à notre esprit. C’est pourquoi il est juste et bon de l’aimer, de la chercher avec cœur et d’être formé par elle.

Ici, quand je vous parle de la vérité, c’est celle de Dieu que j’ai en tête : il est Père ! Un Père tout occupé à engendrer son Fils. Et pour nous, connaître cette vérité et y être introduit, c’est le commencement de la vie éternelle (Jn 17,3).

 

Frères et sœurs, c’est le charisme et le privilège de l’Église de proclamer cette vérité. Et, pour l’avoir expérimenté moi-même, l’homme trouve une joie dans cette proclamation. Plus encore qu’une joie ; il y trouve encore force, fierté et consolation… Et nous ferons dans quelques instants proclamation de foi en disant ensemble le symbole de Nicée.

La liturgie nous demande de le prendre en tout temps, sauf en carême et au temps pascal. Il n’est pas difficile à comprendre, sauf peut-être ce mot un peu technique de consubstantiel, dont je vous avais promis, il y a plusieurs mois, de vous parler. Cette fête de la Trinité est précisément l’occasion de le faire.

Rappelez-vous, la traduction précédente du missel disait que le Fils est de même nature que le Père ; la nouvelle s’est voulue plus fidèle et aussi plus exacte et dit : le Fils est consubstantiel au Père. Pour saisir la nuance, il convient d’expliquer la différence en the nature et substance. Et c’est là que les Romains s’empoignèrent…

 

Nous sommes un certain nombre ce matin : il y a autant d’individus qui sont autant de substances, toutes différentes les unes des autres : nous ne sommes pas interchangeables…

Cependant, malgré toutes nos différences, nous avons quelque chose que nous avons en commun et que nous partageons tous : la même nature humaine ! Nous sommes tous doués de raison ; nous avons une conscience, le rire, une même dignité, la bipédie, la faiblesse de la chair, la mortalité, etc…

Le Père et le Fils partagent une même nature ; celle-ci n’est pas humaine, mais divine. Le Père et le Fils sont tous deux éternels : leur existence n’a ni commencement ni fin. Cependant, ils ne sont pas des substances distinctes que l’on pourrait compter. Ils ne sont pas deux dieux différents qui auraient leurs propres affaires, une vie indépendante l’une de l’autre. Nous affirmons et nous croyons qu’il n’y a qu’un seul Dieu et donc une seule substance divine. Rappelez-vous cette phrase de Jésus : le Père et moi, nous sommes un (Jn 10, 30).

À l’intérieur de cette unique substance, le Père et le Fils sont bien distincts : engendrer — ce que fait le Père — et être engendré — ce qui est le propre du Fils — ne sont pas la même chose. Cependant, on ne peut pas les compter, car qui a l’un — le Père — a aussi l’autre — le Fils. Rappelez-vous cette autre phrase de Jésus : Vous reconnaîtrez que le Père est en moi et moi dans le Père (Jn 14,20). Parler du Fils consubstantiel au Père, c’est dire que le Père et le Fils sont un seul Dieu, ce que le « de même nature » ne dit pas avec assez de précision.

 

Frères et sœurs, je le concède, le sermon de ce dimanche est un peu sérieux. Je vous avais promis d’aborder le sujet il y a quelque temps. À présent, c’est fait. Mais il y a d’autres raisons. Tout d’abord, celle-ci : vous méritez qu’on vous en parle. Et je suis sûr qu’en vous en parlant, vous serez intéressés par le sujet. Cela passionnait d’ailleurs les chrétiens du IVe siècle. Ils l’abordaient sans complexe ; c’était un sujet de discussion aussi familier que le classement du championnat de football. Pourquoi un tel engouement ? Ils étaient conscients de l’enjeu de la question ; ils savaient leur destin lié à cette vérité : comment avoir la vie éternelle si ma connaissance de Dieu est nébuleuse ?

 

Il y a encore une dernière raison. Je voudrais en effet terminer en soulignant un point commun entre le concile de Nicée et celui de Vatican II ; c’est-à-dire entre le IVe siècle et notre époque. En effet, comme Vatican II, Nicée a fait l’objet de vives critiques dans le monde chrétien. Comme à Vatican II, on a reproché à Nicée de s’écarter de la Tradition. Eh oui, il y avait déjà des « tradis » à cette époque, pour le dire ainsi. Quel était le reproche adressé à Nicée ? Simplement en introduisant dans l’expression de la foi un mot qu’on ne trouve pas dans l’Écriture. Et ce mot est précisément le consubstantiel.

Frères et sœurs, ce mot ne déforme pas la foi ! Sa présence témoigne simplement de l’effort des pères de Nicée de dire la foi des Apôtres dans un monde imprégné de culture grecque. Il leur fallait honorer à la fois la langue et la raison. Cet effort est en même temps doctrinal et pastoral ; il est le fruit conjoint de l’inspiration de l’Esprit et du travail de l’intelligence humaine.

Aujourd’hui, il importe de tirer parti de l’une comme de l’autre. Faisons confiance à l’Esprit de vérité quand il s’agit d’entrer dans la vérité tout entière. C’est aussi un péché de n’en faire qu’à sa tête. Que la raison et la paix unissent les chrétiens dans la proclamation d’une même foi.

Commentaires


Contacts
Paroisse Saint-François d'Assise

Avenue Jean-Libert Hennebel, 30

1348 Louvain-La-Neuve

secretariat@paroissesaintfrancois.be

Phone: +32 (0) 10 45 10 85

Missions

Mariages

Funérailles

Baptêmes et autres...

[plus d'informations]

À propos

Découvrir notre histoire ainsi que les membres de l'équipe pastorale actuelle, c'est suivre les pas des premiers chrétiens de la ville de Louvain-La-Neuve...

[plus d'informations]

bottom of page