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Homélie pour le 27E dimanche A | 8/10/2023 | « Un Dieu aux petits soins » P. Eric Mattheeuws


La première lecture et l’évangile de ce dimanche font référence à une symbolique très présente dans notre Écriture sainte : celle de la vigne. Comme le montre Isaïe, le vigneron – ou le maître de la vigne – c’est le Seigneur, et la vigne, c’est le peuple de Dieu – ou parfois le Royaume de Dieu. Tous ceux qui savent ce qu’est une vigne ont conscience du grand travail qu’elle nécessite pour qu’elle porte du bon fruit. C’est une attention de tous les jours. Il en a toujours été ainsi. Du coup le recours à cette image pour évoquer les liens qui unissent Dieu et son peuple est très parlant : autant un vigneron se doit de bichonner sa vigne, autant le Seigneur est aux petits soins avec son peuple. Puisque la liturgie nous propose de méditer sur ce sujet, posons-nous deux questions : 1. pourquoi le Seigneur veut-il faire preuve d’une telle sollicitude envers nous ; 2. et comment s’y prend-il concrètement ?


Commençons par la seconde. Le prophète décrit bien les actions du maître en faveur de sa vigne : il retourne la terre, retire les pierres, bâtit une tour de garde… Alors en quoi consiste le soin que prodigue le Seigneur à son peuple ? Je repense aux témoignages de paroissiens entendus à l’occasion de la fête paroissiale : qu’ils aient participé aux JMJ ou au pèlerinage à Lourdes, tous relatent les bienfaits reçus, et combien ce fut une expérience de « cadeaux de Dieu ». Plus proche de nous, le pôle santé de notre paroisse organise bientôt un après-midi pour les personnes âgées, isolées ou malades : j’entends déjà les remerciements qui fuseront… Enfin, je songe à ce jeune garçon de 12 ans qui me disait il y a peu son souhait d’être baptisé : son désir lui vient d’une expérience de prière vécue en compagnie d’amis chrétiens, et qui lui a procuré une profonde paix. Nous pourrions continuer longtemps la liste des exemples. En fait, Dieu n’arrête pas de s’occuper de nous, de nous dispenser ses grâces, de toutes sortes de manières. Il est aux petits soins avec nous. Ce n’est pas dans toutes les religions qu’on connaît un visage de Dieu aussi tendre et aussi proche ! Est-ce que ça ne vaut pas la peine d’y être attentifs ? Ne nous habituons pas à la sollicitude de Dieu à notre égard ; au contraire étonnons-nous, émerveillons-nous et rendons grâce.


Vient alors l’autre question : pourquoi donc le Seigneur tient-il ainsi à s’occuper de nous, à nous faire du bien ? Après tout, il n’en a pas besoin. La Bible nous offre une double réponse. Première réponse : c’est par amour. Tout simplement. Il n’y a rien d’autre à en dire. Pourquoi Dieu nous aime-t-il ? Parce qu’il nous aime. C’est totalement gratuit. Toutefois si je m’en tiens là, certaines questions seront vite posées au sujet de la colère du maître de la vigne rapportée par Isaïe et par l’évangéliste. Une vraie grande colère ! Alors, Dieu aime-t-il vraiment son peuple ? Du coup, voici la deuxième réponse à la question du pourquoi : si le Seigneur aime son peuple, c’est par amour. Ceci n’est pas une faute de frappe, c’est bien la même réponse que la précédente, mais déployée dans une autre dimension. Car ici ce n’est plus seulement l’amour pour un peuple particulier, mais bien l’amour de Dieu pour l’humanité. Dieu aime infiniment tous les humains de la terre, sans distinction aucune. Il les chérit tous. Et c’est précisément par amour de tout le genre humain qu’il soigne particulièrement un peuple : il veut en effet pouvoir compter sur celui-ci pour se faire connaître de tous, pour que les femmes et les hommes du monde entier puissent découvrir cet amour, y avoir accès. Tel est le projet de Dieu. Un projet auquel il tient absolument, et dont rien ne doit empêcher la réalisation. Par amour. Là-dessus, les lectures de ce jour sont claires : si un obstacle devait se dresser contre ce projet, le Seigneur prendra les moyens pour que son amour ait malgré tout le dernier mot. Et si certains serviteurs ne sont pas à la hauteur, il en trouvera d’autres.


Frères et Sœurs, prenons toujours plus conscience de l’immense amour que Dieu nous porte, et aussi de l’immense responsabilité qu’il nous confie.





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