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Homélie pour le 2E dimanche de Pâques | 16/04/2023 | P.Damien Desquesnes.



Frères et sœurs,


Pâques me laisse toujours sur ma faim. Le passage d’Évangile de la fête nous raconte la découverte du tombeau vide, mais la résurrection elle-même n’a pas eu de témoins. Elle n’a été vue par personne. La base de tout nous échappe, caché par la nuit et la pierre qui fermait la tombe… Cependant, ne pensez pas que la technique moderne nous aurait tirés d’affaire. Une caméra bien placée n’eût rien saisi de la résurrection, comme personne ne peut dire comment le Ressuscité est venu dans le Cénacle pour être au milieu des siens… Nous n’allons pas tenter de donner une explication de la présence de Jésus, mais simplement en rester à ce que dit le passage d’aujourd’hui.


Il insiste sur ce fait : le Seigneur est là. Il est là parce qu’Il a voulu être là, c’est-à-dire sans demander la permission aux disciples et sans que ceux-ci l’en eussent prié. Il vient et Il est là, non pas n’importe quand, mais à un moment bien précis : le soir du premier jour de la semaine. Et aussi le huitième jour, le premier jour de la semaine suivante. Par la volonté du Seigneur, sa venue est rythmée : chaque premier jour de la semaine, de huit jours en huit jours. Ainsi ce jour est désormais son jour, le « jour que fit le Seigneur », un jour de fête et de joie pour ceux qui sont à lui. Ce jour se répétera ; ce rythme se poursuivra jusque’à ce qu’Il vienne dans sa gloire.


Je vous l’ai dit, le Seigneur vient pour être présent, et cela de façon régulière. Il vient librement au jour qu’Il a choisi pour se montrer. Autrement dit, c’est bien Lui qui choisit ce jour ; ce n’est pas nous. Le Seigneur a donc l’audace d’inscrire un rendez-vous dans notre agenda ; et notre conversion consiste à organiser notre temps, non en fonction de notre commodité, mais selon le rythme qu’Il souhaite imprimer à nos vies.


Ce jour — le premier de la semaine — c’est le lendemain du sabbat : notre dimanche, le Jour du Seigneur. C’est ainsi le jour où Il renouvelle sa présence en venant vers les siens ; le jour où il fonde et affermit la foi de ses disciples ; le jour par lequel le Ressuscité imprime dans le cours du temps la marque de l’éternité ; le jour qui anticipe sa Venue dans la gloire — la Parousie — et qui nous y prépare. De tout cela, nous pouvons tirer que le dimanche ne peut pas être pris à la légère. En vous disant cela, je ne prêche pas pour ma chapelle ; je veux mettre en évidence que le dimanche est une institution que le Christ a fondée ! En honorant ce jour, en faisant quelquefois le choix de sacrifier d’autres engagements, nos vies sont alors déterminées par le résurrection ; elles se déploient dans la Puissance de Dieu ; elles s’élèvent peu à peu au-dessus d’elle-mêmes car la vie éternelle progresse en elles.


is un jour, toutes nos interrogations au sujet de la résurrection cesseront de nous inquiéter : nous en ferons l’expérience dans notre chair. Dès maintenant, le Seigneur lui-même cherche à apaiser notre faim en nous nourrissant de son corps ressuscité : « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 6,54) Oui ! Ce jour que fit le Seigneur est aussi par excellence le jour de l’eucharistie, sacrement qui poursuit la Venue et la présence corporelle du Ressuscité. C’est pourquoi elle est la première expérience de la résurrection dans l’aujourd’hui de nos vies.




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