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Homélie pour le jour de PÂQUES | P. Damien Desquesnes | 12/04/2020

Dernière mise à jour : 13 avr. 2020





Le soir du Vendredi saint, j’avais évoqué la croix comme ce lieu où se retrouvent les pécheurs pour confesser leur faute. Mais il faut aller plus loin que cette confession. En effet, la résurrection, si elle offre aux hommes un avenir après la mort, elle en ouvre également un après la faute. Elle leur propose le Ciel : « vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut ! », dit Paul dans sa lettre aux Colossiens (3,1). Les oiseaux que la croix a rendus innocents ne doivent plus déployer leur ailes pour fuir la présence divine, mais pour aller toujours plus haut, pour entrer dans le Ciel même (He 9,24) et s’y asseoir avec le Christ à la droite de Dieu (Ep 2,6).


Frères et sœurs, il n’y a pas de vie chrétienne qui n’ambitionne pas de faire du Ciel sa patrie, qui ne veuille pas le maximum. Je ne vous dis pas cela au nom de quelque idéalisme ou perfectionnisme, mais pour montrer la tension que la Résurrection produit sur les âmes. Celles-ci ne sont vivantes que si elles sont en mouvement. Je veux dire : si elles se mettent à chercher ce Dieu auquel elles aspirent du fond du cœur, si elles s’efforcent de devenir meilleures, plus fortes dans l’adversité, plus constantes dans leurs engagements.


La vie de Paul illustre bien ce que je viens de vous décrire. Dans sa lettre aux Philippiens, il décrit sa vie de disciple comme une tension, un mouvement mu par un élan puissant :


« il s’agit de connaître le Christ dans la puissance de sa résurrection… Je cours, tendu de tout mon être pour le saisir » (voir Ph 3,10.13-14).

Nous avons un autre exemple dans la personne de Marie Madeleine, celle-là même dont nous parle l’évangile de ce matin. Saint Luc nous dit d’elle que le Christ l’avait délivrée de sept démons. Autrement dit, elle collectionnait tous les vices. Elle suivait le Seigneur fidèlement, car s’éloigner de lui signifiait risquer de retomber dans ses travers. Nous pouvons imaginer son effroi lors de la mort de Jésus ; et la découverte du tombeau vide la privait de l’occasion d’être une dernière fois près de lui.


Le pape saint Grégoire le Grand, en nous parlant d’elle et de sa rencontre avec le Ressuscité, a montré comment celui-ci s’y est pris pour donner une force morale à son âme. Il a suscité en elle le désir de la vraie beauté. C’est en cherchant à l’approcher que s’est formé en elle le goût de la pureté et que, par conséquent, se sont éteints en elle les feux de la matière. Ainsi, il n’y a pas de meilleur moyen pour détourner un homme des attraits que propose ce monde sinon en le mettant sous le cône de lumière de la résurrection.

Frères, vous l’avez remarqué, je n’ai pas voulu vous parler ce matin du « comment s’est produite la résurrection ». Ce genre de sujet est difficile à aborder ; cela ne vous aurait pas donné, je pense, plus de joie. J’ai simplement voulu vous parler de la vie spirituelle que la résurrection fonde chez l’homme de foi : « recherchez les réalités d’en haut ».


Mais si d’aventure, vous voulez savoir comment Jésus est ressuscité d’entre les morts, retenez ceci : il est passé de la mort à la vie de la même façon que le monde est passé du néant à l’être… de la même façon que le pain et le vin apportés sur nos autels deviennent réellement le corps et le sang du Seigneur !


Qu’en plus du désir de contempler la vraie beauté qui irradie sur le visage du Ressuscité, nous ayons l’aspiration ardente que cesse l’épidémie et que nous puissions tous nous retrouver le plus tôt possible à célébrer ensemble les mystères du Seigneur. L’heure venue, ne manquons pas le rendez-vous.

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